L'opposition ivoirienne a fustigé mercredi la candidature à un troisième mandat annoncée, le 6 août courant, par le président Alassane Ouattara et lui a demandé de se retirer de cette course.
Cet appel a été lancé lors d'une conférence de presse tenue mercredi à Abidjan.
« Les Partis et Groupements politiques de l’opposition exigent le retrait par le Président Alassane Dramane Ouattara de sa candidature à la prochaine présidentielle du 31 octobre 2020, pour se conformer ainsi à la Constitution ivoirienne qui ne permet pas un troisième mandat. », a déclaré Daniel Aka Ahizi, porte-parole des partis et groupements politiques de l’opposition, rappelant que Ouattara était au terme de son deuxième mandat autorisé par la constitution.
Alassane Ouattara, qui avait annoncé en mars qu'il ne sera pas candidat à la présidentielle, a justifié sa candidature par le décès du candidat investi par son parti, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, évoquant un « cas de force majeure »
La Constitution ivoirienne limite à deux le nombre de mandats présidentiels. Mais selon l'interprétation du pouvoir, le président, élu en 2010 et qui achève son deuxième mandat, a le droit de se représenter car l'adoption de la nouvelle Loi fondamentale en 2016 a remis les compteurs à zéro.
Une vision contestée par l'opposition qui a entamé une mobilisation de la rue depuis le 07 août.
Mardi, des heurts entre partisans de l'opposition et du pouvoir ont même fait des blessés à Daoukro (centre-est), selon des sources sécuritaires.
Les partis et groupements politiques de l’opposition ont exigé aussi ce mercredi la démission sans délai du Président de la Commission Électorale Indépendante (CEI) Coulibaly Kuibiert-Ibrahime.
Ils lui reprochent son échec lors de l’opération de révision de la liste électorale 2020 "comportant de nombreux cas de fraude, l’utilisation d’un opérateur technique militant au sein de la coalition au pouvoir et l’absence sur la liste électorale, de l’ex-président Laurent Gbagbo, l’ex-Président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro, et de Blé Goudé Charles".
Pour «faciliter la réconciliation » dans le pays. l'ex-première dame de la Côte d'Ivoire, Simone Gbagbo, a demandé mardi au président Alassane Ouattara « d'amnistier» son époux Laurent Gbagbo et de lui délivrer un passeport.
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