La réponse du continent africain à la pandémie du COVID-19 a offert de précieuses leçons pour le reste du monde pour relever ce défi. La plupart des pays africains ont agi rapidement pour approfondir la coordination régionale, déployer le personnel de santé et imposer des quarantaines, des confinements et des fermetures des frontières. Les gouvernements et autorités de la santé ont puisé également dans l’expérience acquise dans la lutte le SIDA et l’Ebola pour réfuter les rumeurs et surmonter la méfiance à l’égard des responsables, des forces de sécurité et du personnel sanitaire.
Toutefois, la vigilance continue et la préparation restent essentielles car le virus est toujours une menace à la vie, aux moyens de subsistance et à la santé à travers le continent.
Plusieurs pays à travers le continent ont bénéficié d’une forte croissance économique ces dernières années. Les niveaux de vie ont augmenté ; la révolution numérique s’est installée et une zone de libre-échange est en train de devenir une réalité.Ceci est maintenant menacé car la pandémie aggrave les inégalités existantes et accentue la faim, la malnutrition et la vulnérabilité face à la maladie. Des millions de personnes pourraient basculer dansla pauvretéextrême.Le tourisme, les transferts de fonds et la demande sur les produits africains sont déjà en déclin et l’ouverture de la zone de libre-échange a été reportée.
Nous sommes solidaires avec les peuples et les gouvernements africains, et avec l’Union Africaine pour faire face au COVID-19. Les organismes des Nations Unies, les équipes pays de l’ONU, les opérations de maintien de la paix et les acteurs humanitaires sont en train d’apporter des formations, de l’expertise et autres formes de soutien. Les vols de solidarité de l’ONU ont permis d’acheminer des millions de kits de dépistage, des respirateurs et autres équipements.
La note de synthèse que les Nations Unies viennent de diffuser (https://www.un.org/sites/un2.un.org/files/sg_policy_brief_on_covid-19_impact_on_africa_may_2020.pdf) appelle pour une action internationale urgente afin de renforcer les systèmes de santé en Afrique, maintenir les chaînes d’approvisionnement alimentaire, soutenir l’éducation, protéger les emplois, maintenir les ménages et les entreprises à flot et protéger le continent contre les pertes de revenus et de recettes d’exportation.
Dès le début de la pandémie, j’ai demandé une réponse mondiale d’au moins 10 % du produit intérieur brutmondial. Pour l’Afrique, cela signifie plus de 200 milliards de dollars de soutien additionnel de la part de la communauté internationale.
Je continue également de plaider pour un cadre global de la dette, à commencer par un gel généralisé de la dette des pays qui ne peuvent pas en assurer le service, suivi d’un allègement ciblé de la dette et d’une approche globale des questions structurelles de l’architecture internationale de la dette, afin de prévenir les défauts de paiement.
Il sera également essentiel pour les pays africains de maintenir leurs efforts pour faire taire les armes et faire face à l’extrémisme violent, et je me félicite du soutien africain pour mon appel à un cessez-le-feu mondial. Les processus politiques et les élections offrent dans les mois prochains des jalons potentiels pour la stabilité et la paix.
Les pays d’Afrique doivent bénéficier du même accès rapide, équitable et abordable à tout vaccin et traitement à venir pour le COVID-19. Ceux-là doivent être considérés comme des biens publics mondiaux.
Les femmes seront indispensables à tous les niveaux de notre réponse. Les plans de relance doivent en priorité mettre de l’argent à disposition des femmes, renforcer la protection sociale et les cibler par des subventions et des prêts. La création d’emplois, la formation et les opportunités d’éducation pour les jeunes africains doit être un autre objectif central.
Au fur et à mesure que la pandémie progresse, plusieurs décisions difficiles devront être prises ; et il sera essentiel pour les gouvernements et les autorités sanitaires d’instaurer et de conserver la confiance et la participation de leurs citoyens. La réponse à cette pandémie doit être basée sur le respect des droits de l’Homme, l’Etat de droit et la dignité et l’égalité de tous.
La pandémie en Afrique n’en est qu’à ses débuts, et les perturbations pourraient rapidement s’intensifier et se propager de façon incontrôlable. La solidarité mondiale avec l’Afrique est un impératif – aujourd’hui et pour mieux se redresser.
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