Dans des circonstances particulières et malgré une Assemblée incomplète, le chef du RPG a été confortablement conduit au perchoir.
La nouvelle Assemblée nationale a fait sa rentrée parlementaire hier au Palais du peuple de Conakry. Dans un contexte particulier lié à l’épidémie de Covid-19, dérogation a été faite à l’interdiction des rassemblements de plus de vingt personnes.
La session était consacrée à l’élection du président de l’Assemblée. Masqués, gantés, assis à deux sièges d’intervalle, les nouveaux députés issus du scrutin du 22 mars, boycotté par les poids lourds de l’opposition, ont voté.
C’est sans surprise Amadou Damaro Camara, le chef du groupe parlementaire RPG, le parti au pouvoir, qui a été élu avec 98 voix contre 6 pour son unique adversaire. Le RPG (Rassemblement du peuple de Guinée) détient la majorité absolue à l’Assemblée avec 79 sièges sur 114 à l’issue d’un scrutin à la crédibilité remise en cause par les chancelleries occidentales tandis que la Russie et la Chine avaient adopté des positions plus conciliantes.
Réputé de l’aile dure du RPG, connu pour le tranchant de ses déclarations, le nouvel occupant du perchoir s’est tout de même engagé à « renouer le dialogue » avec l’opposition, absente. Opposition réunie elle au sein du FNDC qui dans un communiqué rejette un Parlement « illégal et illégitime ». La plateforme appelait à une journée, ville morte, relativement peu suivie dans la capitale.
Absence également des diplomates et d’une dizaine de parlementaires, dont l’ancien président de l’Assemblée Claude Kory Koundiano. Quatre députés auraient été testés positifs au Covid-19 selon la presse.
Il était primordial d’assurer la continuité de l’État et des institutions explique Zeinab Camara députée RPG de Boffa.
RFI
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