Le chef politique du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, avait été tué à Téhéran avec l'un de ses gardes du corps ont annoncé les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique iranienne ce mercredi 31 juillet 2022. Selon le mouvement islamiste, il aurait été assassiné par une frappe israélienne.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a affirmé mercredi qu'une frappe israélienne à Téhéran avait tué son chef Ismaïl Haniyeh. « (Notre) frère, le dirigeant, le mujahid Ismaïl Haniyeh, le chef du mouvement, est mort dans un raid sioniste contre sa résidence à Téhéran après sa participation à l'investiture du nouveau président » iranien, a écrit le Hamas dans un communiqué. « C’est un acte lâche qui ne restera pas sans réponse », a déclaré Moussa Abou Marzouk, un membre du bureau politique du Hamas.
Le Chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, la soixantaine, était basé à Doha. Il avait participé mardi à Téhéran à la cérémonie d'investiture du président iranien Massoud Pezeshkian, un réformateur.
L'Iran, ennemi juré d'Israël, est un proche allié du Hamas et du Hezbollah libanais, dont un commandant a été "éliminé" selon l'armée israélienne dans une frappe menée par ses forces aériennes mardi soir dans la banlieue sud de Beyrouth.
"(Notre) frère, le dirigeant, le mujahid Ismaïl Haniyeh, le chef du mouvement, est mort dans une frappe sioniste contre sa résidence à Téhéran après sa participation à l'investiture du nouveau président" iranien Massoud Pezeshkian, a écrit dans un communiqué le Hamas.
Les autorités israéliennes n'ont pas réagi. Face aux nombreux fronts qui se sont ouverts dans le conflit, Israël avait déjà indiqué vouloir frapper « la tête du serpent », rapporte un correspondant de RFI à Jérusalem. Par ce terme, l'État hébreu faisait allusion aux principales capitales de l'Axe de la résistance. Ce dernier groupe comprend l'Iran, la Syrie, le Hamas, le Jihad islamique, le Hezbollah libanais ou encore les Houthis au Yémen.
Israël ne confirme jamais ce type d'attaque, mais on a quand même deux ministres israéliens qui ont posté des messages sur X et par ailleurs Ismaïl Haniyeh était depuis très longtemps affiché comme une cible pour Israël.
Qui est Ismaïl Haniyeh?
Le chef politique du Hamas, mort à l'âge de 61 ans, est né dans le camp palestinien d’al-Shati, dans la bande de Gaza. Il devient rapidement un militant politique après avoir étudié la littérature arabe à l’université islamique de Gaza. Dès la création du Hamas, en 1987, après la première antifada, il rejoint ce nouveau mouvement islamiste et nationaliste. Arrêté et emprisonné en 1989, Ismaïl Haniyeh est expulsé au Liban en 1992.
De retour dans la bande de Gaza un an plus tard, il est nommé secrétaire du chef spirituel du Hamas, Ahmed Yassine, assassiné en 2004 par l'armée israélienne. C’est alors qu’il devient une personnalité incontournable et sous sa houlette, le Hamas change de cap et s’intègre à la vie politique. Résultat : le mouvement remporte les élections législatives de 2006. Ismaïl Haniyeh est nommé Premier ministre de l’Autorité palestinienne, un poste qu’il va occuper jusqu’en 2014.
Dirigeant de l’ombre de la bande de Gaza jusqu’en 2017, il devient deux ans plus tard le chef du bureau politique du Hamas. Considéré comme l'un des leaders les plus pragmatiques du mouvement, il était très populaire chez les Palestiniens.
Exilé volontairement au Qatar depuis 2019, Ismaïl Haniyeh a vu depuis l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023 de nombreux membres de sa famille tués lors des opérations menées par l’armée israélienne, qui considère le Hamas comme une organisation terroriste. En avril, trois de ses fils, quatre de ses petits-enfants avaient péri dans une frappe israélienne sur Gaza, rappelle notre correspondante à Jérusalem, Alice Froussard. Le 25 juin, c’est une autre frappe de l’armée israélienne sur un camp de réfugiés de Gazaouis qui avait tué dix membres de sa famille.
Texte reconstitué par Grégoire ANKOU
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