Le lanceur d'alerte australien et fondateur de WikiLeaks Julien Assange est sorti de prison au Royaume-Uni et devrait retrouver la liberté mercredi après avoir plaidé coupable devant un tribunal américain, épilogue d'un long combat. Poursuivi pour avoir publié des centaines de milliers de documents confidentiels américains, cet informaticien australien âgé de 52 ans doit comparaître ce mercredi 26 juin devant un tribunal fédéral des îles Mariannes, territoire américain du Pacifique.
Après avoir quitté le Royaume-Uni lundi depuis l'aéroport londonien de Stansted, selon WikiLeaks, l'avion de Julian Assange s'est posé à Bangkok mardi vers 12H30 pour une escale technique et devait redécoller en soirée pour l'île de Saipan, capitale des Mariannes. Julian Assange "sera un homme libre une fois l'accord de plaider coupable, validé par le juge", ce qui arrivera "demain" mercredi, a déclaré mardi depuis l'Australie son épouse Stella à la BBC. Comme l'indiquent les documents judiciaires, le fondateur de WikiLeaks accepte de plaider coupable d'un chef d'accusation, relatif à "l'obtention et la divulgation d'informations sur la défense nationale", selon Stella Assange. Julian Assange est désormais poursuivi pour un seul chef : « complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale ». Stella Assange, s'est refusée à donner davantage de détails sur cet accord qui sera, dit-elle, "rendu public". "La priorité est à présent que Julian retrouve la santé", "il est dans un état terrible depuis cinq ans" et souhaite "être en contact avec la nature", a ajouté l'avocate sud-africaine. Dans un message sur X, Stella Assange a appelé les partisans du lanceur d'alerte à surveiller le vol sur les sites spécialisés et suivre le hashtag "AssangeJet", écrivant: "nous avons besoin de tous les regards sur ce vol, au cas où quelque chose tourne mal". Julian Assange devrait être condamné à 62 mois de prison, déjà purgés en détention provisoire à Londres, ce qui lui permettrait de regagner libre son Australie natale. Le tribunal des îles Mariannes du Nord a été choisi en raison du refus de M. Assange de se rendre sur le continent américain et de la proximité du territoire avec l'Australie, selon un document déposé au tribunal. Passible de 175 ans de prison -
L'accord met un terme à une saga de près de 14 ans. Il est intervenu alors que la justice britannique devait examiner, les 9 et 10 juillet, un recours de Julian Assange contre son extradition vers les Etats-Unis, approuvée par le gouvernement britannique en juin 2022. Il se battait pour ne pas être livré à la justice américaine qui le poursuit pour avoir rendu publics à partir de 2010 plus de 700.000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.
Parmi ces documents figure une vidéo montrant des civils, dont deux journalistes de l'agence Reuters, tués par les tirs d'un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007. Visé par 18 chefs d'accusation, il encourait en théorie jusqu'à 175 ans de prison en vertu de la loi sur l'espionnage.
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