C’était le 20 août 2022, à 20h 32mn 07s, le nom de Dr Bernard Goumou fut annoncé comme Premier Ministre, Chef du Gouvernement de la République de Guinée au journal du soir de la télévision nationale par un décret signé par le Colonel Mamadi Doumbouya, Président de la Transition. Ainsi, le Ministre du Commerce de l’industrie et des Petites et Moyennes entreprises à 42 ans est confirmé à ce poste comme le plus jeune Premier Ministre dans l’histoire de la Guinée.
Le nouveau locataire du palais de la Colombe s’est vite rendu compte que le temps est court mais le travail est énorme. Ainsi s’est-il donné certaines priorités pour pouvoir atteindre les objectifs qui lui sont assignés.
Dans l’arène politique, plusieurs voix se sont levées pour affirmer l’incapacité de l’homme à conduire les affaires du pays. « Il est trop jeune, un homme d’affaire, il n’est pas politicien et la situation en Guinée demande qu’un politicien aguerri soit à ce poste » a déclaré un homme politique Guinéen. Et pourtant :
Il est aujourd’hui clair, qu’après 12 mois passés à la tête du Gouvernement, il a fermé la bouche à ceux qui l’ont traité de néophyte en politique. Les témoignages sont, on ne peut plus très clairs, c’est un vrai travailleur. Son entourage avait du mal à s’adapter à son rythme de travail. Pour la première fois, un locataire du palais de la colombe quitte le bureau aux environs de 22 heures.
Comment, Bernard Goumou a-t-il pu s’imposer dans le travail jusqu’à obliger ses détracteurs à lui coller la parole de Rodrigue dans Cid «"Je suis jeune, il est vrai ; mais aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années" ?
Suivant la lettre de mission qui lui a été assignée par le Président de la transition, le Premier Ministre, dès sa prise de fonction, a effectué une visite des départements Ministériels et des institutions de la République pour toucher de doigt le vécu quotidien des travailleurs. Les remarques et constats lui ont permis de faire un diagnostic du système administratif.
Ainsi, son premier souci est de rendre l’administration plus productive avec des objectifs quantifiables dans un temps précis. Pour y arriver, le Premier Ministre a alors instauré dans l’administration publique le système de gestion axée sur les résultats. Un contrat annuel de performance qui est un outil de suivi et d’évaluation de la performance gouvernementale a été signé avec les ministres. Les résultats sont indiscutables, chaque ministre est poussé à mettre en pratique son plan annuel. Le système éducatif a repris son envol.
Sur le plan politique, le Premier Ministre a surpris plus d’un. En effet, Le président de la République, dès après le 5 septembre 2021 a écouté toutes les forces vives de la nation. Il s’est attaché à la prise en compte de leur attente dans le chronogramme de la transition et la lettre de mission du Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Vu la lettre de mission que le Président de la transition lui a assignée, il s’est donné la priorité de réconcilier les Guinéens par un dialogue inter guinéens inclusif. Mais avant, il engagé des négociations avec la CEDEAO.
Comme résultat, le 20 octobre 2022, la CEDEAO, par l'intermédiaire du Dr Abdel Fatou MUSAH, a signé un accord concernant les 10 points du chronogramme ainsi que le délai d'exécution de 24 mois.
Un mois plus tard, le Premier ministre Bernard Goumou a présidé le 24 novembre l’ouverture d’un nouveau cadre de dialogue inter-guinéen, en présence du médiateur de la CEDEAO, le Béninois Thomas Boni Yayi, arrivé à Conakry pour l’occasion.
Mais au préalable, le Premier Ministre accompagné des trois facilitatrices a sillonné plus de 36 sièges des partis politiques, des organisations de la société civile, une première en Guinée pour les inviter à rejoindre le cadre de dialogue qui est créé. Le résultat est probant, 45 résolutions ont été formulées par les participants et son en cours d’exécution.
Comme lors des Assises nationales de mars 2022, puis durant le Cadre de concertation le mois suivant, les principaux partis n’ont pas répondu à l’invitation des autorités : ni le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG arc-en-ciel) d’Alpha Condé, ni l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) que dirige Cellou Dalein Diallo ou encore l’Union des forces (UFR) de Sidya Touré ne seront présents.
Le résistant, le constant jeune Premier Ministre, Dr, Bernard Goumou a alors ouvert des pourparlers avec ces derniers réunis sous le pseudonyme de Forces Vives de Guinée (FVG) qui aboutiront au respect de ses engagements par la levée du contrôle judiciaire et l'accélération des procédures judiciaires, notamment le jugement de Foniké Menguè. Malgré ces efforts de bonne volonté, les FVG ont maintenu leur position. Ceux parmi eux qui ont compris la valeur de la parole donnée et de l’effort fourni par le Premier Ministre, ont rompu les rangs et ont rejoint le cadre de dialogue. C’est l’aboutissement de la persévérance d’un homme, qui garde toujours sa main tendue.
Sur le plan infrastructure, rappelons ici c’est la première fois qu’un gouvernement de la république de Guinée alloue 43% du budget national à l’infrastructure. Une volonté de rebâtir la cité. En moins de deux ans tout le pays est en chantier, la voirie urbaine totalement restaurée, des routes interurbaines reconstruites, des départements ministériels reconstruits d’autres rénovées, des logements sociaux construits , en cours de construction des écoles de haute technologie, la cité ministérielle et autres. Ce changement brusque de l’environnement a poussé un observateur avisé à déclarer : « si la Guinée avait pris cette allure il y a au moins dix ans avant, nous n’en seront pas là »
Il n’est pas à rappeler ici que c’est le Jeune Premier Ministre, Dr Bernard Goumou qui a lancé les travaux de construction des aérodromes dans les quatre régions sans oublier les travaux de rénovation de l’aéroport international Ahmed Sekou Touré qui placera la Guinée en deuxième position dans la sous-région au niveau du trafic aérien.
En douze mois, cet homme d’affaires sous l’impulsion du Président de la Transition, le Colonel Mamadi Doumbouya impose sa touche spéciale à la gestion de la transition.
Yaye Diané
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