Dans un communiqué rendu public le Mardi 03 août 2021, sur les ondes de la télévision nationale, le Gouvernement Guinéen a procédé à l’augmentation du prix du carburant à la pompe de 9000 à 11000 francs guinéens le litre soit une majoration de 2000 GNF. Le CNOSCG tout en reconnaissant que la Guinée fait partie des pays où le prix du carburant était le plus abordable sur la base d’une étude comparative effectuée à cet effet, déplore le contexte dans lequel cette augmentation est intervenue :
- Le renforcement de certaines mesures de l’état d’urgence sanitaire du fait de l’apparition de nouveaux variants qui n’est pas sans conséquences ;
- La montée vertigineuse des prix des produits sur le marché ;
- Le maintien de la fermeture de certaines frontières terrestres ;
- La chute du pouvoir d’achat des populations ;
Le CNOSCG rappelle que toutes ces réalités ont déjà drastiquement contribué à la dégradation du niveau de vie des citoyens.
Le CNOSCG rappelle également que les arguments invoqués par le Gouvernement basés sur la comparaison des prix en cours dans certains pays de la sous-région comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire, sont inopérants au regard d’un certain nombre de facteurs dont :
- L’Indice de développement humain : (selon un classement des pays africains effectué par le PNUD en 2019, la Guinée occupe la 40ème place comparativement à la Côte d’Ivoire et le Sénégal qui occupent respectivement la 32ème et la 33èmeplace) ;
- Le salaire minimum interprofessionnel garanti est de 440 000 GNF en Guinée comparativement à la Côte d’Ivoire où il est de 60 000 CFA soit 1 059935GNF et au Sénégal de 55 000 CFA soit 971 607 GNF ;
Le CNOSCG estime qu’au regard des ressources de tous ordres dont la Guinée se trouve être dotée constituent des réels avantages concurrentiels dontl’utilisation rationnelle peut constituer des alternatives pour augmenter les recettes fiscales en lieu et place de l’augmentation du prix du carburant qui affecte directement les consommateurs.
Sur la base donc de toutes ces réalités, le CNOSCG exige du Gouvernement l’adoption de mesures visant la moralisation de la vie publique, et l’accompagnement des populations par des mesuresfortes qui doivent être définies en accord avec les acteurs clés, et mises en œuvre de manière transparente par :
1- L’adoption d’une stratégie plus efficace et transparente de lutte contre la corruption impliquant tous les acteurs ;
2- La reconduction de la prise en charge des factures des abonnés au tarif social de l’eau et de l’électricité ;
3- La revue de certaines exonérations fiscales accordées aux sociétés minières, et aux autres entreprises évoluant dans bien d’autres secteurs ;
4- Le renforcement des mesures visant la sécurisation des recettes publiques ;
5- La baisse de la taxation sur les produits de grande consommation (riz, sucre, huile etc…) tout en s’assurant de l’invariabilité du prix des transports ;
6- La mise en place urgente d’un dispositif de contrôle systématique des prix des produits sur le marché en rapport avec les acteurs et qui tienne compte du principe d’homologation ;
7- L’accélération de la procédure de réouverture des frontières avec le Sénégal et la Guinée Bissau ;
A la lumière de ce qui précède, le CNOSCG déduit que la fluctuation des prix des produits pétroliers dépend des réalités du marché mondial, donc échappe au contrôle des Gouvernements. Cependant, il convient de reconnaître qu’un Etat comme la Guinée disposant d’énormes potentialités naturelles et humaines, devrait être à mesure de trouver des réponses adéquates pour limiter les conséquences qui peuvent découler de pareilles situations.
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