Le président guinéen Alpha Condé, récemment réélu pour un troisième mandat contesté, a reconduit vendredi dans les fonctions de Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana qui avait auparavant présenté la démission de son gouvernement.
Le décret présidentiel en a été lu vendredi soir à la télévision nationale, quelques heures seulement après l'officialisation de la démission du gouvernement, attendue depuis plusieurs jours.
M. Condé "a accepté (la) démission" du gouvernement d'Ibrahima Kassory Fofana, Premier ministre depuis mai 2018, avait dit la présidence dans un communiqué. Il lui avait donné pour instruction "d’assurer le traitement des affaires courantes jusqu’à la nomination d’une nouvelle équipe gouvernementale".
Cette démission puis la reconduction du Premier ministre s'inscrivent dans le prolongement des législatives du 22 mars 2020, et de la présidentielle du 18 octobre, deux élections qui se sont tenues dans un climat de vive contestation mais ont conforté l'emprise de M. Condé sur le pouvoir.
La Guinée, pays pauvre malgré d'importantes ressources naturelles, a été pendant des mois en proie à une profonde crise causée par la candidature de M. Condé à un troisième mandat.
La contestation, plusieurs fois durement réprimée, a fait des dizaines de morts depuis octobre 2019. M. Condé, 82 ans, a été proclamé vainqueur au premier tour de la présidentielle par la Cour constitutionnelle, malgré les mises en doute de la régularité du vote.
Les législatives du 22 mars, boycottées par les principaux partis d'opposition et marquées par des violences, avaient assuré à M. Condé une majorité de plus des deux-tiers du Parlement.
Elles ont été couplées à un référendum sur une nouvelle Constitution, qui a été approuvée. Comme la précédente, elle limite à deux le nombre de mandats présidentiels. M. Condé, élu en 2010 et réélu en 2015, s'est représenté en octobre, son camp faisant valoir que les compteurs avaient été remis à zéro.
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