En Guinée, on connaît désormais les noms des personnes qui tenteront leur chance à la présidentielle du 18 octobre. Parmi les personnalités les plus en vue, le président sortant, Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo, le chef de file de l’opposition.
Cette présidentielle intervient après plusieurs mois de contestation menée par la société civile et l’opposition contre un troisième mandat du président sortant. Les deux parties contestent la nouvelle Constitution adoptée récemment. Seulement, à l’approche de cette échéance, l’opposition ne parle plus d’une seule voix.
Limiter le nombre de mandats ?
Le nœud des débats porte sur la limitation du nombre de mandats du chef de l’État. Le président sortant, Alpha Condé, 82 ans, a été élu en 2010, puis réélu en 2015. Le professeur Alpha Condé et ses soutiens estiment que la nouvelle Constitution, adoptée en cours d’année, remet les compteurs à zéro.
« À partir du moment où le peuple souverain s’est exprimé dans les urnes lors des élections couplées, législatives et référendaires (de mars 2020), il n’est plus question de revenir sur ce débat », estime Papa Koly Kourouma, le porte-parole de la Codecc (Convention nationale de la coalition démocratique pour le Changement dans la continuité), une coalition de partis favorables au président.
« Il y a une nouvelle Constitution qui met les compteurs à zéro et qui fait qu’aujourd’hui le mandat qu’on demande n’est pas un troisième mandat, mais le premier mandat d’une nouvelle République », justifie ce responsable.
« Se battre dans les urnes »
Le dimanche 6 septembre, Cellou Dalein Diallo, le chef de file de l’opposition, a annoncé sa candidature, au cours d’une cérémonie d’investiture organisée par sa formation politique, à Conakry. Cette décision prend le contre-pied de la posture adoptée depuis plus d’un an par l’ensemble des partis de l’opposition, qui penchent pour le boycott et les manifestations dans la rue.
Après des consultations avec ses militants, Cellou Dalein Diallo, le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée, a décidé de « se battre dans les urnes » contre le troisième mandat. « Nous allons nous battre pour surveiller les bureaux de vote : nous allons nous battre pour avoir tous les procès-verbaux des bureaux de vote et faire notre propre centralisation », explique Fodé Oussou Fofana, un des ténors de l’UFDG.
« La communauté internationale va s’impliquer (...) ; qu’elle vienne regarder le fichier électoral puisque la Cédéao s’était engagée à venir voir, pour qu’on puisse au moins corriger certains éléments dans le fichier électoral », ajoute ce responsable.
RFI
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