Ils étaient une trentaine de journalistes guinéens issus des média privés et publics à bénéficier d’un atelier de formation axé sur le thème « Média et Migration ». C’était le mardi 10 décembre 2019 à la Maison De la Presse de Guinée, sise à Kipé-Dadia (Commune de Ratoma).

Initiée par l’ONG allemande « Africa Positive » en collaboration avec l’Union de la Presse Libre de Guinée (UPLG), cet atelier d’une journée avait pour objectif de mieux outiller les journalistes en technique de reportages sur la problématique de la migration.

Au cours de cette journée de formation, plusieurs thématiques ont été abordées comme : « Ethiques du reportage sur la migration », « Comment les Rédactions africaines traitent du sujet », « Bonne pratique et stratégies journalistiques ».

Pour la petite histoire, d’ici 2050, 2,2 milliards de personnes pourraient s’ajouter à la population mondiale et plus de la moitié de cette croissance aura lieu en Afrique. Et l’Afrique représentera la plus forte poussée démographique avec 1,3 milliard de personnes supplémentaire sur le continent. La croissance démographique et le manque d’infrastructures pourraient conduire un plus grand nombre de personnes à quitter leur pays d’origine (Documents reçus).

Dans les discussions, plusieurs raisons qui seraient à la base de cette migration ont été évoquées. Les jeunes africains quittent généralement leur pays d’origine pour les continents européen, américain, asiatique. Ce sont notamment le manque d’emploi, le système de éducatif non fiable, le système judiciaire non équitable, bref la mauvaise gouvernance des pays africains qui reste la cause principale de la sortie massive de ces jeunes à la recherche de l’eldorado.

M. Eric Chinje, l’un des formateurs de cet atelier a fait savoir que leur équipe a déjà parcouru une dizaine de pays dans le cadre de cette même formation. Ici, en Guinée, il était question de rencontrer d’abord les journalistes, ensuite, les professeurs d’Universités, puis les rédacteurs en chefs mais également les jeunes retournés ou même ceux qui s’apprêtent à quitter leur pays d’origine.

Parlant de ses attentes après cette formation, M. Eric souligne ceci : « Nous attendons de ces journalistes tout d’abord de mieux s’informer sur le sujet de la migration et d’en parler, faire entendre les différentes voix autour de cette question et aider le gouvernement à la recherche de solutions des politiques adaptées. La migration est devenue une crise, ce n’était pas le cas, il ya plusieurs années. Ce que nous avons constaté aujourd’hui, c’est que les gens voyagent pour de mauvaises raisons, c’est ça le problème de la migration d’aujourd’hui. Ils partent sachant bien qu’ils peuvent mourir mais cela ne les empêchent pas de le faire, c’est de la mauvaise migration et nous devons résoudre cela ».

Il faut noter que cette journée de formation a été fructueuse pour tous les participants, ce fut un véritable espace d’échange et de partage d’expériences.

A la fin de cette formation, plusieurs journalistes se sont solennellement engagés à s’intéresser davantage à la question de la migration au sein de leur Rédaction.

Adama Hawa Diallo