Rien ne va au pays de Sékou Touré, depuis que l’actuel président, professeur Alpha Condé et historique opposant a eu l’idée suicidaire de s’octroyer une rallonge en voulant modifier la constitution de son pays pour s’accrocher au fauteuil présidentiel.
Le 14 octobre dernier, le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) a initié des manifestations sur le territoire national et à l’étranger pour contrer les velléités du chef de l'État guinéen de se présenter pour un troisième mandat en 2020. Pour étouffer les manifestations, le pouvoir a utilisé démesurément la force. Les coups de matraques ont sifflet repoussants les manifestants et les balles ont fauché des vies, endeuillant des familles guinéennes. Un bilan sombre qui vient meubler le tableau sinistre des violences dans ce pays. Le seul responsable reste l’ambition démesurée d’un homme qui semble vouer aux gémonies les intérêts de tout un peuple.
Pour Abdourahmane Sanoh, le coordinateur du front anti-référendum, cette dérive d’Alpha Condé ne passera pas, le peuple se dressera contre. Mais, pourquoi l’Union Africaine reste moins exigeante sur la question ? Va-t-elle attendre que la Guinée s’embrasse pour réagir ? La manifestation du 14 octobre 2019 a été violemment réprimée. Le gouvernement a officiellement annoncé deux morts, mais le FNDC parle de 4 morts, des dizaines de blessés et des arrestations. Les militants du FNDC se mobilisent dans tout le pays. La situation risque de se durcir si rien de positif n’est fait « Pour arracher un arbre, il faut s’attaquer aux racines sur lesquelles il s’appuie pour tenir débout. Il est temps de s’intéresser à ces soutiens sous-marins du régime. Ils sont plus dangereux et efficaces que ceux qui opèrent au grand jour » a indiqué un activiste qui semble se verser dans le radicalisme. Surpris, les politiciens tentent de défendre leur position.
Cellou Dalein Diallo, le chef de l’opposition, dénonce les futures législatives programmées sans consensus pour la fin de l’année. Selon lui « Il y a une mascarade électorale qui se prépare à travers les législatives pour octroyer à monsieur Alpha Condé la majorité nécessaire à l’adoption de la Constitution par une assemblée illégitime et illégale ».
Pour Sidya Touré, président de l’UFR, qui joue la carte de l’équilibrisme « Nous n’accepterons pas que le peuple de Guinée soit caporalisé, nous sommes déterminés à aller de l’avant, nous allons faire en sorte que les Guinéens démontrent exactement où est la légitimité dans ce pays ».
Mais, Ousmane Kaba, le président du Parti des démocrates pour l’espoir (Pades), a préféré joué sur l'unité des Guinéens de toutes les régions. Mais le ton dur viendra du côté de l’armée avec le général Boureima Condé, ministre de l'Administration du territoire qui met en garde tous les fauteurs de troubles. Mais pour les analystes de la scène politique en Guinée, la barque de Alpha commence déjà à tanguer avec la fuite la semaine passée d’un de ses lieutenants qui a préféré laissé le maître avec le durcissement de ton Comment extirper le mal ? Pourquoi, certains leaders Africains ne tirent pas les leçons du passé et surtout ne comprennent pas que le virus de s’accrocher au pouvoir est un aveu d’échec ? Des tentatives ont été menées par des politiciens qui ont vu leur prétention étouffée par l’intransigeante de leur peuple à ne jamais monnayer les principes démocratiques.
Même, le cas du Niger qui a failli marcher s’est soldé par un coup d’Etat. Il faut donc sauver le soldat condé qui s’enlise. Il faut que les dirigeants africains n’acceptent plus de se rabaisser en voulant s’installer dans l’usufruit. Les différentes constitutions doivent tenir compte des aspirations du peuple, de la stabilité des pays et surtout de la nécessité de renforcer la bonne gouvernance afin de faciliter l’accès aux Droits Humains. Des efforts perceptibles dans certains pays démontrent que l’Afrique peut sortir de sa léthargie. Des exemples Le président de la république du Niger, Issoufou Mahamadou est un exemple de démocrate. Il a choisi librement de quitter le pouvoir sans trompette ni tambour et en promettant d’organiser des élections libres et transparentes. Le Sommet sur le constitutionnalisme pour la consolidation de la démocratie en Afrique organisé par NDI à Niamey est une source qui doit inspirer certains dirigeants qui continuent à écouter des courtisans sans vergogne qui polluent les salons. Si un pays comme le Ghana est un modèle de démocratie et de stabilité, c’est que le peuple a compris qu’il faut mettre à l’abri les institutions pour réussir la démocratie. Alpha Conté a été trompé par des courtisans qui veulent continuer à jouir des facilités qu’offrent le pouvoir, il faut plutôt l’aider à sortir de l’engrenage.
(Journal « La Source » Niger)
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